Portrait de Méribel – Sandrine Orisio

05 février 2024

Du 12 février au 8 mars 2024, ne manquez pas “Les Ateliers de Sandrine" : des ateliers et une exposition regroupant les peintures et sculptures de l'artiste Sandrine Orisio. Des vernissages se dérouleront chaque lundi soir, tandis que des nocturnes seront organisées les jeudis.

Rencontre inspirante avec l'artiste Sandrine Orisio

À l’occasion des « Ateliers de Sandrine« , nous avons rencontré la Méribeloise Sandrine Orisio, montagnarde de cœur et peintre depuis plus de 20 ans. Elle partage avec passion son parcours artistique et l’influence profonde de l’environnement sur son art.

Une histoire qui transcende ses toiles,  révélant l’évolution même de son identité au fil des années. 

Les échos d'une enfance en Montagne

Personnalité solaire et enjouée, Sandrine se tient face au sommet majestueux de La Saulire, révélant l’influence profonde de son enfance en montagne sur son art.

 

Sandrine : Je suis peintre depuis plus de 20 ans. Je n’ai pas suivi d’études spécifiques pour devenir peintre mais n’ai jamais abandonné malgré les aléas inhérents à ce métier. C’est plutôt une affaire de goût et de circonstances de la vie. Une envie indéfectible qui s’est installée au fil du temps.

 

Quel est ton lien à la montagne ? 

Sandrine : J’ai grandi dans les montagnes, à Méribel. La vallée est très importante pour moi. C’est un repère familial, une histoire, des traditions et des valeurs qui me tiennent à cœur. La montagne ce n’est pas que le ski, c’est la nature, les oiseaux qui volent au-dessus des sommets… Il y a quelque chose de l’ordre de la liberté. On est les rois du monde quand on est en haut de la montagne !

 

Comment définirais-tu Méribel ? 

Sandrine : Accueil, chaleur et nature. Un accueil chaleureux avec son architecture et son image familiale. Aussi, le ski et le cadre montagnard : il y a des sites exceptionnels ici comme la réserve de Tueda, les randonnées dans le parc de la Vanoise entre lacs, glaciers et alpages. 

Quand la nature nourrit l’art :

Depuis son enfance, Sandrine Orisio est fascinée par les fleurs de montagne, les animaux rencontrés en forêt et autres merveilles qui nous entourent. La représentation de l’environnement, au cœur de son art, est un moyen expressif de transmettre des messages à la fois écologistes et humanistes.

 

Comment la nature influe-t-elle sur ton expression artistique ?

Sandrine : Je peins des arbres, des animaux… pour montrer que c’est cela qui est important. Ce qui nous entoure est mon témoignage. Dans mes peintures, je travaille beaucoup tout ce qui relève du domaine de la nature et qui, selon moi, a conservé un aspect pur. En revanche, je ne peins pas l’homme. Je le représente en bonhomme bâton car  je trouve que nous n’avons pas évolué dans notre compréhension de la terre. Nous sommes des créateurs et des destructeurs de ce qui nous entoure.

 

 

 

L’écologie est importante pour toi, et c’est un message que tu souhaites transmettre dans tes œuvres. Mais y en a-t-il d’autres ?

Sandrine : Oui, des messages humanistes. Faire attention à l’environnement et aimer tout ce qui nous entoure, ne pas faire de distinction. Surtout, ne pas oublier d’où l’on vient. Le confort et la modernité risquent de nous faire perdre notre essence profonde, qui est la terre mère. Cela peut sembler un peu naïf d’en parler ainsi, mais pour moi, c’est le nœud, le noyau de toute vie.

Des voyages sources d’inspirations :

L’artiste a également beaucoup voyagé. Chacune de ces expéditions a contribué à façonner son évolution personnelle mais aussi celle de son art.

 

 

Tu as évoqué ce qui t’inspire : la nature, ton équilibre intérieur, tes voyages… Alors, quelles sont les autres sources d’inspiration dans ton art ?

Sandrine : J’ai beaucoup voyagé au cours de ma vie, et je suis aussi chamane. J’ai mes voyages extérieurs, à l’autre bout de la planète, et mes voyages intérieurs qui nourrissent ma peinture à travers des couleurs riches en visions. Tout devient possible ! Je peux créer sans logique, mélanger les styles sans aucune barrière. C’est une totale liberté que je m’offre. Surtout, chaque couleur a une vibration. Elles nourrissent le créateur et le spectateur qui éprouvera une émotion. C’est le but des tableaux : faire ressentir quelque chose aux gens.

 

Quels sont les voyages qui t’ont marqué ? 

Sandrine : Le premier grand voyage que j’ai fait était en Chine et il a longtemps été une source d’inspiration dans la vision globale de ma vie d’artiste. Ensuite, un voyage récurrent en Patagonie, en Argentine. Là-bas, j’ai appris à regarder davantage, car il y a très peu de végétation en raison du climat semi-aride. Donc dès qu’il y a une plante ou un arbre, cela prend plus de proportion. Cela m’a amenée à explorer plus en profondeur nos alentours. Et puis dernièrement, le Mexique !  J’y ai trouvé mes couleurs comme le rouge, le jaune…

 

Trouver sa propre montagne

Sandrine Orisio éprouve une grande joie et une profonde émotion à l'idée de présenter ses œuvres dans la ville de son enfance. En complément de l'exposition, l’artiste peintre animera des ateliers visant à faire découvrir l'œuvre de Samivel.

Que signifie “trouver sa propre montagne” ?

Sandrine :  Adultes et enfants devront s’inspirer de cet artiste de montagne pour “créer leur propre montagne”. Cela veut dire que les gens, avec leur propre sensibilité, s’approprient les lieux. Qu’est-ce que c’est la montagne pour eux ?

As-tu une anecdote en lien avec ce projet à nous raconter ? 

Sandrine : Lors de ma première exposition à l’office de tourisme de Méribel, j’ai présenté mes premiers tableaux, dont un particulièrement sombre et morbide représentant une femme monstrueuse à deux têtes. Une dame, émue aux larmes en le découvrant, s’est assise devant l’œuvre. Quand je lui ai révélé être l’artiste, elle m’a pris dans ses bras en pleurant, me demandant ce qui avait bien pu m’arriver pour créer une telle œuvre. Je lui ai expliqué que c’était un moyen pour moi d’exprimer les aspects sombres que je voulais extérioriser. Elle m’a confié avoir vécu des expériences horribles, et c’est à ce moment-là que j’ai réalisé l’impact puissant que mes tableaux pouvaient avoir sur les émotions des gens, tant positivement que tristement. Cet épisode a laissé une marque indélébile sur ma perception artistique. 

Est-ce que cette réflexion a fait qu’aujourd’hui tu peins des choses plus positives et colorées ? 

Sandrine : Non, c’est le fait que plus je vieillis, plus je suis joyeuse et colorée. Et souvent le créateur peint qui il est. La palette c’est le créateur. Tout cela c’est moi. On voit la différence au fil de l’évolution de mes tableaux. Aujourd’hui, je suis très heureuse de pouvoir présenter mon évolution artistique. La boucle est bouclée ! 

Un dernier mot à partager ?

Sandrine : Comme c’est un lieu qui va recommencer à faire des expositions, j’espère qu’il y en aura d’autres ! Pas forcément avec moi, mais que l’Office de Tourisme de Méribel continue d’aller vers les artistes, c’est un plus pour la station. Et puis merci ! Je remercie vraiment l’office, c’est énorme. Cela m’a énormément touché et j’en suis très reconnaissante.

 

Explorez davantage l’univers artistique de Sandrine en participant aux « Ateliers de Sandrine » du lundi au vendredi, de 15h30 à 18h30, dans le hall de l’auditorium.