Franglish Comedy Festival : du stand up bilingue…
Du stand up bilingue à Méribel !
30 avril 2024
Rencontre inspirante avec la traileuse Marie Dohin.
Marie Dohin mène une vie des plus passionnantes. Entre son rôle de responsable communication chez Méribel Tourisme, ses performances impressionnantes en tant qu’athlète d’ultra trail pour Kiprun, et ses responsabilités de maman, elle jongle avec dynamisme entre les différentes facettes de sa vie.
Quel est son secret ? Découvrez dans cet article ses astuces pour concilier passion, travail et famille.
Originaire de Strasbourg, Marie a commencé la course à pied en milieu urbain. Si la découverte des courses en montagne est survenue tardivement pour elle, les sommets sont désormais son terrain de jeu quotidien, lui permettant de vivre pleinement sa passion.
D’où te vient cet amour pour le trail ?
Marie : En grandissant, la course à pied était partie intégrante de mon quotidien parce que j’avais un papa marathonien. J’ai eu la chance de voyager en l’accompagnant lors de ses courses à travers le monde. Mais quand j’ai rencontré mon conjoint, je courais dans des milieux urbains. Alors il m’a dit : « Marie, courir tu oublies si ce n’est pas en pleine nature ». Je l’ai accompagné et c’est ainsi que j’ai découvert le trail lors de nos sorties en Normandie, où nous résidions à l’époque. Progressivement, je me suis prise au jeu, séduite par ce sentiment d’évasion, de déconnexion.
Comment es-tu devenue athlète ?
Marie : Le statut d’athlète s’est fait progressivement, un peu par hasard. J’ai toujours été très sportive mais la course était davantage un loisir. Au fil du temps et des différentes compétitions auxquelles j’ai participé, j’ai réalisé que j’avais un bon niveau dans ce domaine. J’aime l’aspect compétitif de ce sport pour me challenger : on se confronte aux autres mais aussi à soi-même, à ses limites. Peu à peu, j’ai acquis un certain statut et j’ai été recrutée par l’équipe Kiprun, composée de 11 femmes et 6 hommes, tous de très bons niveaux et venant d’horizons divers. Cette équipe crée une belle dynamique collective au sein d’une discipline individuelle.
Cela fait une dizaine d’années que tu cours. Qu’est ce qui te motive encore ?
Marie :Le maître mot est le plaisir. Quand on fait de l’ultra trail, il y a des moments très durs en montagne mais grâce à la préparation on donne à son corps la capacité d’absorber et gérer au mieux la difficulté. C’est fascinant de voir les ressources du corps, notre capacité à évoluer. Et puis le trail est aussi une fabuleuse façon de voyager ! Avec mon conjoint nous avons fait le Pérou, le Cap Vert, l’Equateur, la Réunion etc. en marchant et en courant. Il y a tant d’itinéraires et de territoires à découvrir !
Quels sont tes prochains défis sportifs ?
Marie : Beaucoup de courses me font rêver. Cette année je vais participer à une course TDS de l’UTMB, un joli challenge. Il y aussi le parcours de la Diagonale des Fous à la Réunion que j’ai dans le viseur pour les années à venir. Hors compétition, j’espère faire le tour des 3 vallées avec un tracé précis.
En tant que maman de deux jeunes enfants, Marie illustre avec son énergie et sa joie de vivre contagieuse que concilier le sport de haut niveau et la maternité est possible.
La maternité a-t-elle changé ton rapport au sport ?
Marie: On m’a souvent prédit que la maternité signifierait la fin du sport de haut niveau, que je ne pourrais pas tout faire. Pourtant, j’ai toujours eu l’habitude d’intégrer de nombreuses activités dans ma vie quotidienne avec le sport, les amis, le travail, la vie amoureuse… Puis les enfants sont arrivés, faisant d’eux une priorité. Avec mon habitude de planifier, cette nouvelle organisation n’a pas été si complexe. Le sport étant une nécessité vitale pour moi, le moment où je vais m’entraîner est très précisément planifié. Je n’ai aucun problème à partir courir tôt le matin pour ne pas empiéter sur le temps avec mes enfants, ou à faire du sport pendant ma pause déjeuner. Cela me permet de maintenir un bon équilibre.
Certain.e.s athlètes évoquent la notion de « sacrifice », ce qui n’est pas ton cas. Tu mentionnes simplement une bonne gestion du temps.
Marie : Lorsque mes enfants étaient tout petits, je me posais la question de savoir s’il était égoïste de partir s’entraîner en montagne, car cela signifiait passer moins de temps avec eux. Mais à quoi bon être un parent frustré, qui ne réalise pas ses propres désirs ? Être parent c’est partager des moments fabuleux au quotidien avec son enfant, mais cela nécessite également d’être un adulte épanoui ! Ici, je suis chanceuse car dès que je quitte la maison, je me retrouve au lac du Tueda d’où je peux accéder à une variété d’itinéraires : l’exploration du Parc National de la Vanoise, un tour sur les crêtes de Tougnète, autour de l’Aiguille du Fruit… Cela ne me demande pas de logistique complexe, ce qui me permet d’avoir un temps bénéfique pour moi et d’être ensuite une bonne maman.
Il y a une dizaine d’années, l’athlète s’est installée en Savoie, à Méribel. Un cadre qui n’a cessé de raviver sa passion et son désir d’explorer de nouveaux horizons.
Ton quotidien semble très intense. Le sport est-il un moyen de te ressourcer en montagne ?
Marie : Le trail est la principale des choses secondaires. Ma famille, mon travail, ma vie quotidienne sont mes priorités. Mais parmi les aspects secondaires, le trail est le plus important. Si je n’ai pas eu ma dose de sport dans la journée, je ressens un vrai manque ! La course en montagne est un moment d’évasion, d’introspection, de réflexion. C’est un équilibre essentiel qui me procure les ressources nécessaires pour m’engager pleinement dans les autres aspects de ma vie quotidienne.
La vie à Méribel, au cœur des Alpes, a-t-elle renforcé ta passion ?
Marie : Oui ! En emménageant à Méribel, le terme « trail » a pris tout son sens. La région offre un terrain de jeu unique pour la course à pied, très différent de l’environnement urbain ou rural. Quand tu ne connais pas un territoire comme celui-ci, c’est une façon fabuleuse de l’appréhender à travers cette discipline. Ce qui rend ce sport si magique, c’est la quête de l’au-delà de ce que l’on voit. Ici on découvre un endroit, mais on est toujours attiré par ce qui se trouve derrière un col ou un vallon. Et puis, on ne se lasse jamais du paysage car avec les saisons, l’environnement, les couleurs changent énormément, on ne cesse de s’émerveiller.
Est-ce un avantage pour ta pratique ?
Marie : Absolument ! L’entraînement en altitude, les dénivelés et les itinéraires que nous pouvons emprunter au quotidien sont de véritables atouts. Car il y a une réalité : pour être performant en montagne, il faut courir en montagne. Bien sûr, on peut vivre en ville et être un très bon trailer en travaillant les qualités nécessaires autrement. Mais pour optimiser ses capacités en montagne, il est crucial de connaître son terrain de jeu et appréhender des ratios de dénivelé, l’altitude, les particularités du terrain… Il est indéniable qu’habiter ici facilite les choses. Toutefois, la tentation est accrue, on peut avoir tendance à trop en faire. Il faut apprendre à se modérer.
Les évènements de trail à Méribel
Quel est ton plus beau souvenir sportif ?
Marie : Je dirais le trail de Méribel en 2020, après la période du Covid. C’était le 50 km, un parcours assez fabuleux qui permettait de faire le tour de la vallée. C’était juste après la naissance de ma première fille, née en janvier, donc cela représentait un vrai défi pour moi ! Mais j’ai pris du plaisir tout au long de la course, car c’était une occasion de retourner en montagne, de revoir des visages familiers, de reprendre le sport dans la bonne humeur. D’ailleurs, les 10 et 11 août, le Trail de Méribel fêtera ses 10 ans. J’y serai pour les 35 km !
Quels sont les événements de trail à Méribel ?
Marie : En avril, se déroule le Défi de l’Olympe. C’est un bel événement populaire avec une équipe de bénévoles passionnés. Puis en août, comme mentionné précédemment, le Trail de Méribel propose une diversité de parcours adaptés à tous les niveaux. C’est une occasion pour chacun de découvrir la beauté de Méribel et de s’évader en pleine nature.
Crédits :
Propos recueillis par Ophélie Zayonnet.
Photos de Sylvain Aymoz et Manuella Feuillet.