Le freeride avec les réalisateurs de Fréquences : portraits de Méribel 

Primé au High Five Festival, ce court métrage de 8 minutes capture avec brio la frénésie de l’hiver à travers des images saisissantes. 

Qu’est-ce qui distingue ce court métrage des autres ? 

Antoine : On laisse une grande place au ski : il n’y a pas de voix off, pas de descriptions. Il n’y a que des images et de la musique. L’histoire se raconte par le rythme et l’esthétique, à travers les transitions et les boucles.  

Sans mots, seulement de la musique. Comment cette dernière magnifie-t-elle l’univers du court métrage ? 

Antoine : Les images provoquent des sensations, mais la musique crée des émotions. Trouver les bonnes musiques a pris du temps : Jérémy et moi avons des goûts différents. C’était un beau challenge !   

Jérémy :  Il fallait un équilibre entre mon personnage rock et l’univers d’Antoine, plus tourné vers le rap français. C’est important de rester authentique dans ce qu’on fait et de ne pas s’inventer un rôle pour se conformer aux nouvelles tendances. Pourtant, par sa vision artistique, Antoine a apporté une diversité musicale qui magnifie le ski. 

Quel est le message que vous avez souhaité passer dans votre film ?   

Antoine : Faites des films de ski ! Peu importe le budget, sortez, filmez, et créez des souvenirs. Chaque rider peut exprimer sa vision de cet art, de ce sport. C’est pour ça que j’ai commencé, c’est pour ça que je continue.  Je souhaite partager cette culture qui ne demande qu’à être vécue, magnifiée, amplifiée. 

Jérémy : Je veux offrir aux gens une vraie évasion en montrant le ski dans sa pureté. C’est un sport qui déconnecte du quotidien, quel que soit le niveau ou la pratique. Sur les télésièges, les gens ont toujours la banane ! On sort de sa routine. C’est le plaisir pur de la glisse. 

Les relations entre vidéastes et athlètes ne sont pas toujours simples : visions artistiques et sportives peuvent diverger. Retour sur l’expérience des créateurs de Fréquences. 

Comment se passe votre collaboration sur les tournages ? 

Jérémy :  Le cinéma outdoor demande précision et adaptation aux risques et conditions. Cela peut être stressant, alors on a appris à se connaître et à travailler ensemble. C’est un véritable travail d’équipe !   

Antoine :  La confiance est primordiale. L’athlète doit être certain que le cadreur ne va pas lui rentrer dedans. Avec Jérémy, on s’entend très bien. Après trois ans, on a noué de véritables liens.  On sait anticiper les mouvements de l’autre et c’est très agréable.  

Jérémy : L’objectif est d’évoluer en sécurité tout en prenant du plaisir. Il faut apprendre ensemble et adapter les techniques de tournage au terrain. Dans des couloirs ou pentes engagées, Antoine filme à distance, avec un drone. Pour Fréquences, l’idée était de skier ensemble afin d’avoir des images plus immersives, comme si le spectateur faisait partie de l’action.  

Le ski est votre passion commune. Comment décririez-vous la sensation ?   

Antoine : Sur des skis, tu deviens un surhomme. Les spatules sont une prolongation de ton corps. Leur technicité, leur ingéniosité et leur flexibilité te permettent d’atteindre des vitesses et des hauteurs procurant des sensations indescriptibles. C’est grisant !

Jérémy :  C’est une connexion directe avec l’élément naturel, une liberté unique. On vit pleinement l’instant présent.  

Antoine, comment décrirais-tu le ski de Jérémy ?   

Antoine : C’est un style épuré, pur et académique, sans fioritures. Ses choix de lignes sont impressionnants et toujours surprenants ! 

Jérémy, quels sont les conseils que tu donnerais à quelqu’un qui veut se lancer en freeride ?   

Jérémy : Il faut se former et s’entourer de professionnels comme des moniteurs ou des guides. Il ne faut pas hésiter à prendre des cours, à faire des formations.